Casamance: Une région unique au sud du Sénégal

Forêts verdoyantes, rizières abondantes et plages de sable blanc : la région méridionale de la Casamance est une partie distinctive du Sénégal. Prise en sandwich entre la Gambie et la Guinée-Bissau, il est important de regarder au-delà de la simple géographie pour comprendre pourquoi la Casamance est si unique. Voici tout ce que vous devez savoir.

En toile de fond

La Casamance est le sud profond du Sénégal : une partie du pays culturellement et topographiquement unique particulièrement fière de son héritage. Coupée du nord du Sénégal par la Gambie, la position géographique de la Casamance n'explique qu'en partie son caractère distinctif.

Le sud verdoyant contre le nord aride

Dans l’ensemble, le Sénégal est une nation sèche et aride, recouverte de broussailles désertiques parsemées de baobabs. La Casamance fait exception. Comme sa voisine du nord, la Gambie, la Casamance est une région serpentine qui chevauche un puissant fleuve éponyme, s’étendant de l’océan Atlantique à l’ouest jusqu’au parc national du Niokola-Kola au sud-est du Sénégal.

Située dans la zone subtropicale, la Casamance connaît des niveaux de précipitations bien plus élevés que le reste du Sénégal. Le résultat? La Casamance est un paradis de verdure. Des voies navigables vibrantes gardées par d'abondantes mangroves (connues sous le nom de « les bolongs ») côtoient de vastes rizières et des forêts verdoyantes, tandis que d'imposants palmiers bordent chaque route, des boulevards endormis de Ziguinchor aux pistes côtières de Cap Skirring.

Le pays des Diolas

Le Sénégal est dominé par la culture wolof, ethnie du pays majoritaire : son peuple, sa langue et ses coutumes sont synonymes de la vie sénégalaise. La Casamance est pourtant un pays Diola (ou Jola), dont les langues, la culture et l’histoire s’éloignent bien de la voie wolof. Tout comme la société diola est elle-même bien différente.

Contrairement au système de castes très hiérarchisé des Wolofs, les Diolas sont une société égalitaire. Ils n'ont aucune histoire de noblesse ou d'esclavage, chaque membre du village occupant l'emploi qu'il souhaite ou dont il a besoin. On pourrait dire que la société Diola s'appuie sur une forme de socialisme rural où le pouvoir et la richesse ne sont pas rois.

Religion et culture

La révolution islamique des marabouts qui a eu lieu dans les tribus du nord dominées par les Wolofs n’a jamais atteint la Casamance, où beaucoup pratiquent encore des croyances animistes de longue date cohabitant avec le christianisme et le l'islam. Cependant, l’arrivée des Portugais au XVIe siècle a attisé les flammes du feu catholique, que de nombreux Sénégalais d’origine ont adopté. Ainsi, dans un pays à 95% musulman, la Basse Casamance est la seule région du Sénégal où règne une majorité catholique.

Comme c’est souvent le cas, le mélange unique de religion, d’histoire, de géographie et de société de la Casamance a engendré une culture et une identité distinctes. Des instruments à base de gourde aux fêtes des récoltes, des distilleries de vin de palme aux règles de lutte distinctes, la Casamance bat un tambour différent de celui du reste de la nation – un esprit indépendant qui a récemment conduit à des troubles dans la région.

Animosité et conflit armé

Bien qu'incorporée à l'Afrique occidentale française en 1888, une grande partie des malheurs récents de la Casamance sont apparus depuis l'indépendance du Sénégal en 1960. Beaucoup d'habitants de la Casamance se sentent exclus du développement des infrastructures et exploités par les gouvernements centraux successifs dominés par les Wolofs à Dakar. Le ressentiment latent envers l’influence de Dakar s’est transformé en un conflit armé en 1982, avec des séparatistes cherchant l’indépendance de la Casamance. Menée par le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), une longue guérilla menée pendant plus de 30 ans jusqu'à un cessez-le-feu en 2014. Expliquant la raison fondamentale du conflit, l'un des dirigeants du MFDC, Youssouf Coly, a simplement a déclaré que « ce conflit est culturel ».

La Casamance aujourd'hui

Relié par un vol de 45 minutes à Dakar ou un ferry de nuit, le trésor de merveilles de la Casamance est facilement accessible et sûr pour l'exploration. De la ville coloniale fluviale de Ziguinchor au calme rustique de l'île Carabane, en passant par le vélo à travers les forêts d'Oussouye jusqu'à la pêche au barracuda dans les Bolongs, la Casamance est tranquille une minute, active la suivante. Cap Skirring est notamment réputé pour être l’une des plus belles étendues de plage d’Afrique de l’Ouest. Apparemment sans fin, vous êtes plus susceptible de le partager avec des vaches qu'avec d'autres personnes.

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